Se passer du pétrole, du nucléaire et du gaz de schistes... pour recycler ses épluchures...

Cela reste le but premier de l'expérience mais, en cours de route, nous avons découvert quelques merveilles, rencontré du monde, affuté notre curiosité...
Le premier prototype en bois nous avait été confié pour essai par la Régie de Quartier Villeneuve Village Olympique de Grenoble en décembre 2008. Ce prototype a entamé (août 2010) une métamorphose, avec des matériaux moins rustiques mais plus légers, voir ci dessous ... Le 5 avril 2010, nous avions mis en service un 2ième vermicomposteur du commerce qui a rejoint le premier sur le balcon orienté au sud et abrité du vent.
Même le gel de février 2012 ne semble pas avoir affecté le gros lombricomposteur recouvert de cartons et d'un duvet ... Le "petit" nous l'avions rentré quand le thermomètre a commencé à descendre...

20 nov. 2009

... ça grouille, ça machouille...

Novembre est très doux depuis au moins 10 jours... entre 10 et 20°. Le lombricomposteur restera sur le balcon cet hiver pour des raisons d'esthétique, certes, mais aussi de manque d'étancheité et proliférations multiples...
Je profite du redoux pour visiter l'étage inférieur (c'est à dire le 2ième étage) : ça grouille et même vromm... vrom... ça joue des mandibules, surtout les "larves" (cétoines ? mouches soldats ?)... Si, si on entend bien, j'ai des témoins. Le mélange est très noir et absolument sans odeur. Très humide aussi. Les bords moins, je brasse un peu. Des psychodides s'envolent... Il y a même des lombrics ! Incroyable.
Je remets l'étage supérieur (3ième donc) qui est plein lui aussi (beaucoup de larves et quelques rares vers) et le dernier étage (4ième) encore vide... Pas pour longtemps.

18 nov. 2009

Trois contes dont les héros sont des vers

Voici le résumé de trois contes
Comment l'argent est venu au monde : au début les hommes ne pensaient qu'à la mort... tant et si bien qu'ils se consumaient à l'attendre. Ils mourraient avec juste la peau sur les os. Cela ne faisait pas l'affaire des vers. Affamés, à bout de force les vers sont allés voir Dieu. Pour sauver leur race, Dieu a introduit l'argent dans le monde. Depuis les hommes ne parlent plus qu'en termes de dépenses et de recettes, ils ont oublié la mort, ils se goinfrent et les vers, eux, rendent grâce à Dieu pour sa grande miséricorde... Conte adapté de la tradition judéo-marocaine par Ben Zimet
Le crapaud et le ver de terre décident de se fabriquer leurs vêtements. Le ver de terre veut une belle robe faite avec le fil le plus fin. Le crapaud, lui, est pressé, il prend du gros fil : il a vite fini. Le ver s'applique mais le fil est si fin qu'il finit par s'embrouiller, il se met l'écheveau autour du cou : ce qui explique les traces qu'il a encore autour du cou. Le crapaud porte toujours son habit grossier, c'est pour ça qu'il a l'air si sale. Contes du Japon d'autrefois, Yanagita Kunio
Le fou-rire de la grenouille : en Australie, on raconte qu'un beau matin une grenouille ordinaire s'est réveillée prête à tout pour se faire remarquer. Elle a bu l'eau des étangs, l'eau des lacs, des rivières... toute l'eau, pas une flaque ne lui a échappée. Elle est devenue énorme et personne n'osait se plaindre. Pour lui faire recracher un peu d'eau, hommes et bêtes ont tenté de la faire rire. Le singe a essayé, le lapin a essayé, en vain. C'est alors que venu du fond de la terre s'est avancé le ver, minuscule, ridicule, transparent, dégoûtant, il a exécuté une danse devant la grenouille et celle-ci a explosé de rire... Toutes les eaux douces ont alors été rendues et c'est depuis ce temps que nous devons une fière chandelle au ver. Muriel Bloch
Ces trois contes, je les ai trouvés dans le recueil de Muriel Bloch, 365 Contes des pourquoi et des comment chez Gallimard.

4 nov. 2009

Le vers de terre comme remède

Pour changer un peu de façon de voir les choses, voici quelques recettes que je n'ai pas essayées. Extraits d'un ouvrage fort controversé :
...Galien après Dioscoride , assure que les vers de terre contus et broyés, appliqués promptement sur des nerfs coupés, les rejoignent en peu de temps... Les vers de terre hachés et cuits avec de l'eau et du miel guérissent les rétentions d'urine aussi invétérées soient-elles... Dioscoride dit que les vers de terre cuits avec de la graisse d'oie, apaisent toutes les douleurs et maux d'oreilles, ou bien qu'aillant bouilli dans de l'huile, ils arrêtent les douleurs des ents, si on les instile chauds dans l'oreille opposée... Les vers bus avec du vin rompent toutes sortes de pierre qui sont dans la vessie... Les vers bus avec de l'eau mêlée de miel guérissent en peu de temps la jaunisse. Certains médecins pour ne pas dégoûter le malade se contentent de lui faire user en poudre, ils ne disent pas quand ni comment.
Blague à part, vu ce qu'on trouve dans la pharmacopée moderne, les vers de terre seraient peut-être quelques fois moins pire...
Source : Le grand et le petit Albert, secrets de la magie naturelle et cabalistique, ensemble de textes qui dateraient du Moyen Age, édité chez Belfond en 1970 et 1978.

Des larves de cétoines dorées dans mon compost ?

J'ai fini par débarquer sur une plage, pardon, une page troublante sur internet : celle des cétoines dorées... En effet leurs larves ressemblent diablement à ce qui grouille dans notre soi-disant lombricomposteur. L'habitat correspond parfaitement, ainsi que la description (petite tête, gros derrière au contraire de la larve de hanneton). Je n'ai pas encore vérifié qu'elles se déplacent sur le dos mais... Les oeufs éclosent à la fin du printemps, début de l'été et les larves mettent trois ans (?) à devenir des cétoines... Les larves sont réputées pour être très efficaces dans le compostage (quand il fait chaud, on les entend même manger, mes larves). Et c'est vrai qu'à part des moucherons et quelques psychodides, rien ne s'est encore envolé.Allez voir sur le site. Qu'en pensez-vous ?
J'ai trouvé aussi un très bel article très détaillé à lire en ligne, tiré des souvenirs entomologiques de Jean Henri Fabre. En voici tout de même un tout petit extrait :
La larve de Cétoine est un moulin à trituration continue, faisant farine des choses végétales mortes ; c'est un broyeur de haut titre, qui, nuit et jour, presque l'année durant, émiette et met en poudre ce que la fermentation a déjà délabré. Dans le pourri, indéfiniment résisteraient les fibres, les nervures des feuilles. Le ver prend possession de ces indomptables résidus ; de ses bonnes cisailles, il les effiloche, les découpe très menu ; il les dissout, les réduit en pâte dans son intestin et les rend, désormais utilisables, aux trésors du sol.En son état de ver, la Cétoine est un fabricant de terreau des plus actifs. Quand vient la métamorphose et que je passe mes éducations en revue une dernière fois, je suis scandalisé de ce que mes goinfres ont mouliné dans le courant de leur vie, : cela se mesure à pleines écuelles.